Évaluation des pratiques de dépistage de la trisomie 21 au sein du réseau de périnatalité de Basse-Normandie

Assessment of Antenatal Screening for Trisomy 21 in Normandy Perinatal Health Network

¹ Service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction, CHU de Caen, avenue de la Côte-de-Nacre, F-14000 Caen, France
² 2 rue des Rochambelles, 14000 Caen
³ Laboratoire de cytogénétique, CHU de Caen, 14033 Caen, France
⁴ Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Jacques-Monod, 61100 Flers, France
⁵ Laboratoire de biochimie, CHU de Caen, 14033 Caen, France
⁶ Réseau de périnatalité de Basse-Normandie, CHU de Caen, 14033 Caen, France

^* e-mail : benoist-gu@chu-caen.fr

Résumé

Objectif : Le dépistage combiné de la trisomie 21 au premier trimestre est la méthode de référence depuis les recommandations de la HAS de 2007. Sa réalisation est soumise à l’obtention d’un numéro d’identification par le biais d’une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) depuis 2009. L’objectif était d’évaluer les pratiques de dépistage en Basse-Normandie, les freins à la validation d’EPP, les habitudes d’autoévaluation acquises par les praticiens ayant validé une EPP et l’information remise aux patientes sur le dépistage.

Matériel et méthodes : Étude descriptive de mai à août 2016, fondée sur un questionnaire envoyé aux échographistes exerçant en Basse-Normandie, leur nombre étant évalué à 78.

Résultats : Quarante-sept questionnaires ont été analysés. Trente-six praticiens bénéficiaient d’un numéro d’identification, 35 d’entre eux adhéraient au réseau périnatal basnormand, et 29 évaluaient systématiquement le score de Herman de leur cliché de clarté nucale. Onze praticiens, dont huit n’adhéraient pas au réseau, ne réalisaient pas de dépistage combiné, justifiant cela par un manque de pratique de l’échographie et un manque de temps pour valider une EPP. Une information sur les modalités de dépistage était délivrée dans 76,6 % des cas.

Conclusion : Sept ans après l’arrêté de 2009, on ne parvient pas à une adhésion totale aux programmes d’EPP pour un dépistage optimal et uniforme. L’inscription des praticiens aux réseaux périnataux semble favoriser la validation d’EPP. Cette démarche de contrôle qualité permet l’apprentissage d’une autoévaluation par les praticiens dans la suite de leur exercice et ainsi une amélioration durable de la qualité du dépistage.

Abstract

Background: Combined trisomy 21 screening in the first trimester is now the reference since 2007 HAS’s recommendations. Sonographists must get an identification number given by the local perinatality health network through a professional practice assessment procedure (PPA). The aim of this study was to evaluate screening practices in Basse Normandie, the brakes on getting an EPP, the self-evaluation habits acquired by practitioners who got an EPP, and the way patients are informed about screening modalities.

Methods: Descriptive study was conducted from May to August 2016. A form was sent to sonographers practicing in Normandy, their number being evaluated at 78.

Results: 47 forms were analyzed. 36 practitioners had an identification number, 35 of them adhered to the perinatal network of Basse Normandie and 29 routinely evaluated Herman’s score during nuchal translucency evaluation. 11 practitioners, 8 of whom did not join the network, did not perform combined screening, justifying this with a lack of screening practice and lack of time to get an EPP. Information on screening procedures was provided in 76.6% number of cases.

Conclusion: Seven years after 2009 decree, full adherence to EPP programs is not achieved to get an optimal and consistent screening. Registration of practitioners to perinatal networks seems to favor the validation of EPP. This quality control approach encourages the practitioners to learn how to self-assess their subsequent exercise and, thereby, improve the quality of screening.